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Les archives diffusent des photos inédites du frère Marie-Victorin

Près de 1300 photos prises durant la première moitié du 20e siècle par Conrad Kirouac, le frère Marie-Victorin (1885-1944), viennent d'être numérisées et mises en ligne par la Division de la gestion de documents et des archives (DGDA) de l'Université de Montréal dans une collection intitulée Récolter pour la science.

 

La collection comprend aussi des clichés réalisés par certains de ses collègues botanistes, notamment le frère Rolland Germain, le frère Adrien et Marcel Cailloux. En tout, quelque 3500 images sont rendues publiques grâce au soutien financier de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

«Le frère Marie-Victorin a pris d'innombrables photos lorsqu'il se rendait herboriser. Il se servait de ces images pour documenter son herbier et pour illustrer la flore pendant ses cours de botanique à l'Université de Montréal», explique la directrice de la DGDA, Diane Baillargeon. Celle-ci a mené ce projet en collaboration avec l'Institut de recherche en biologie végétale, les Amis du Jardin botanique de Montréal et la Direction des bibliothèques. Une dizaine de bénévoles ont assisté la chargée de projet Nancy Lavoie, qui s'est consacrée à la numérisation et à la description des documents durant plus d'une année. De concert avec Luc Brouillet, conservateur de l'herbier Marie-Victorin, les archivistes ont associé aux photos d'époque les planches de l'herbier qui s'y rapportaient. «Nous trouvions intéressante l'idée de Mme Baillargeon de montrer dans la même page les clichés réalisés par les chercheurs sur le terrain et ceux des spécimens de l'herbier rapportés et catalogués», raconte M. Brouillet.

C'est à l'ancien directeur du Jardin botanique de Montréal et professeur au Département de sciences biologiques de l'UdeM, André Bouchard (décédé en 2010) qu'on doit le transfert de l'important fonds Marie-Victorin aux archives universitaires, ce qui permet d'en garantir la pérennité. Une bonne partie de ce fonds demeure encore à explorer et à mettre en valeur, notamment ses inventaires scientifiques de Cuba et d'ailleurs dans le monde. Le transfert du fonds, qui compte plus de 21 000 documents iconographiques, s'est effectué en 2003.

Mme Baillargeon ne saurait dire quelles photos sont inédites, puisque le fonds était en partie disponible pour les recherches historiques ou documentaires. Mais le travail consistant à numériser une sélection d'images afin de les regrouper dans un site accessible à tous demande une expertise particulière. Une collection similaire avait été lancée quelques années plus tôt. Intitulée Marie-Victorin au Québec, elle reprend les paysages photographiés par le fondateur du Jardin botanique de Montréal.

 

Art et science

Ce qui frappe l'observateur qui parcourt l'exposition Récolter pour la science, c'est le soin que le frère des écoles chrétiennes apportait à chacun de ses clichés. Il y a dans ses compositions beaucoup de science mais aussi un constant souci esthétique. Bien sûr, lorsqu'on voit un chapeau suspendu à une plante ombellifère ou un homme tenant une branche, on sait que le photographe tenait à intégrer un étalon de mesure. Mais plusieurs photos sont d'une grande beauté et donnent l'impression de faire passer la science au second plan. Le photographe utilise comme modèles des collègues de travail et des étudiants, souvent vêtus du costume du dimanche. Quelques enfants jouent aussi aux figurants.

L'exposition virtuelle présente un grand nombre de diapositives coloriées à la main, datant de l'époque antérieure à l'arrivée de la technologie Kodacolor, à laquelle le frère Marie-Victorin s'est «converti» dès son avènement, en 1942. Des photos de cartes postales, aurait-on dit à l'époque. Certaines sont coloriées en totalité, d'autres en partie seulement, ce qui leur confère une dimension artistique inattendue. Ces diapositives de verre sont des pièces uniques qui font partie du patrimoine scientifique et culturel du Québec. Grâce à l'exposition virtuelle, elles sont désormais mises en valeur et accessibles à tous par la banque d'objets numériques Calypso, que gère la Direction des bibliothèques.

Mathieu-Robert Sauvé